jeudi 26 juin 2008

Europe#2 ou l’éducation d’une batterie

la côte est tout de même à 10%Ce matin, un doute m’étreint : quand j’ai rangé le vélo au garage hier soir, la batterie affichait –à l’arrêt- deux petits voyants un peu pâles sur les six de l’indicateur. Avec aussi peu d’énergie, vais-je arriver au boulot ? Suis-je bête ! C’est un vélo à assistance électrique, donc, même sans électricité, je peux pédaler donc avancer ! Bien sûr, c’est une nouvelle inconnue : soit un vélo de 28kg, +moi, quelle sera ma fatigue à pédaler jusqu’à mon travail ? Et surtout, ai-je assez d’électricité pour faire l’ascension de l’avenue de l’Europe ? Je parie sur l’absence d’usage du moteur pendant toute la descente de l’avenue de Nantes pour m’assurer la côte de l’avenue de l’Europe.

J’ai bien lu le mode d’emploi : ma batterie lithium demande à être "éduquée". Avant de produire ses meilleures performances, elle doit subir plusieurs cycles de charge-décharge complète. Entendez : vous devez attendre qu’elle soit complètement vide avant de la recharger. Et qui dit complètement vide, dit plus de moteur, hum, hum.

Et voilà comment on s’y prend.

C’est ainsi, l’esprit un peu sombre, sous un ciel pas vraiment plus clair même si la pluie n’est pas annoncée, que je m’élance dans la circulation matinale. RAS jusqu’au pont Le Nain. Je ne suis pas fière du tout à l’approche de l’avenue de l’Europe. Feu vert.



le bas de l'avenue de l'Europe

Allez, j’y vais ! Je pousse sur les pédales. Bien sur l’indicateur est sur « empty », mais je suis engagée, je continue. Advienne que pourra…Et pourra pas beaucoup…à mi-pente, alors que rugissent dans mon dos les tigres sous les moteurs carrossés, le voyant s’éteint : çà y est je suis à sec. Et, pour le coup, les 28kg du vélo, +moi se sentent très fort dans les mollets ! Je ne m’obstine pas longtemps. J’ai fait le choix d’un mode de transport, pas d’une discipline sportive. Je monte sur le trottoir et je pousse à pied. C’est sûr, ce matin je serai en retard au travail. Je ne remonte sur mon bicycle qu’après le faux plat de la résidence Mozart. Je suis juste rouge brique, dégoulinant de sueur. Comme je ne suis pas une « vraie »fille, je n’ai pas l’annexe de ma salle de bain dans mon bureau. Et encore moins une garde-robe de rechange. Çà va être une matinée d’enfer ! A ma pause déjeuner, je me précipite au magasin pour acheter un déo, c’est le minimum vital.

Mes collègues arborent un sourire légèrement moqueur. Cela fait un petit moment que je leur vante les avantages du vélo électrique et mon passage à l’acte !

Bilan : le vélo à assistance électrique sans assistance électrique, c’est possible, mais faut aimer suer !

lundi 23 juin 2008

Le retour

Ma journée de travail s’est achevée et la météo est clémente. Ce qui est rare en ce moment. Je m’en vais donc tester le trajet du retour. Je n’ai plus beaucoup de batterie, çà c’est sur. En reste-t-il suffisamment pour m’assurer une montée de l’avenue de Nantes confortable ? Le trajet est déjà plus sympathique : rue des quatre cyprès, rue des deux communes.

La circulation est très agréable : peu de voitures et c’est en descente. J’arrive au carrefour du pont Le Nain sans encombre. J’ai même pu regarder les maisons fleuries sur le chemin. Le feu est bien pratique, pas de risque majeur. Il faut de nouveau traverser la place Jean de Berry et la Porte de Paris.


Je m’élance et traverse sans problème. Les voitures sont sages ce soir. Le feu est rouge Porte de Paris et je vais tester mon moteur avec mon premier démarrage en côte. C’est cool : le feu passe au vert, j’appuie sur la pédale et le moteur s’enclenche. Les automobilistes sont surpris de la vitesse à laquelle je traverse le carrefour !

Et l’avenue de Nantes s’offre à moi !
Bien que le témoin de charge m’indique qu’il n’y a plus de courant, en fait il en reste. Me voici donc, pédalant gentiment. Les dépassements des voitures sont moins « hargneux » qu’avenue de l’Europe ce matin. J’arrive au feu rouge du carrefour avec la rue de la roche. Pas de problème pour le redémarrage. Pourtant je ne suis pas encore très sure de moi sur ce vélo. Dernière inquiétude : la traversée de l’avenue de Nantes à Condorcet.
Et là encore tout se passe sans encombre.
Bilan de ma journée cycliste : je suis convaincue. J’ai trouvé mon nouveau moyen de transport pour aller travailler. Quand j’aurai trouvé le bon itinéraire du matin, ce sera le top. Un doute subsiste : existe-t-il cet itinéraire ? Compte tenu de l’investissement que je viens de faire, il vaudrait mieux que je le trouve ; parce qu’avoir dépensé autant d’argent pour le laisser au garage, çà m’agacerait.

mardi 17 juin 2008

Mon premier trajet

C’est le grand jour ! Aujourd’hui c’est décidé,

j’y vais avec le vélo. La pluie a bien voulu cesser pour cette nouvelle expérience. J’ai répété le trajet dans ma tête pendant des heures cette nuit. Je suis toute excitée. Comment va se passer mon intégration dans la circulation ? Comment vais-je réussir la traversée de la Porte de Paris où je dois quitter la voie des bus et changer de file pour aller à gauche me préparer au contournement de la tour Jean de Berry ? Enfin et surtout, va-t-il grimper les 10% de la côte de l’avenue de l’Europe ? Me voilà partie.


Je file en descente avenue de Nantes. Tout va bien. Il est 9 h 10 et la circulation automobile me laisse largement le temps de prendre mes

marques. Le couloir de bus est très agréable : il met les voitures à bonne distance. Le bus qui me dépasse est très courtois, et le changement de file à la Porte de Paris se passe sans encombre. Je suis aux aguets, mes oreilles sont précieuses pour « sentir » la circulation. Je contourne tranquillement la tour Jean de Berry, je m’offre le luxe de remonter la file de voitures pour m’arrêter devant le feu, je suis super bien placée pour m’engager sur le pont Le Nain. C’est à partir de là que la Grande Question va trouver une réponse : comment va se passer la côte de l’avenue de l’Europe ? Cher lecteur, je ne maintiens pas le suspens plus longtemps : mon premier passage avenue de l’Europe est une aventure.

J’appuie sur les pédales en vitesse 1. Le moteur répond et je mouline. La voie ne permet pas un dépassement facile pour les voitures et je sens la pression dans mon dos. C’est un vélo à assistance électrique, pas un cyclomoteur : je commence à avoir bien chaud et à sentir les cuisses qui peinent. Je vais à deux à l’heure. Mon témoin de batterie indique clairement que je tire sur les réserves.


Me voilà enfin sur la piste cyclable…et la batterie indique « empty ». Je peux témoigner que jusqu’à la hauteur de la résidence Mozart, il y a un faux plat redoutable après la côte que je viens de grimper. Pour mon premier passage avenue de l’Europe, j’ai séché la batterie ! En dehors de ce passage, l’essai est concluant. J’arrive comme au boulot, toute contente de ma performance mais quand même en sueur. Sentir une file de voitures impatientes dans mon dos çà n’a pas été très agréable et si je dois vider la batterie chaque jour, çà devient moins intéressant. Il faut étudier un itinéraire alternatif. Mais lequel ?

samedi 14 juin 2008

Le voilà, mon beau vélo

J’ai privilégié un achat de proximité. Les pièces sont fabriquées en Chine, certes, mais le vélo est assemblé à Montamisé. Rendez vous est pris, je vais l’essayer. La prise en main est facile. Il a 6 vitesses. Il est équipé d’un capteur de couple. Autrement nommé P.A.S. ce système, situé dans le pédalier, mesure votre effort et adapte en permanence l’assistance fournie par le moteur.
Résultat : plus de souplesse et d’autonomie. Comme je ne sais rien faire sans générer de mini-catastrophe, je déraille et un orage éclate ! Je remets la chaîne en place (heureusement que j’ai été une môme casse-cou). La pluie cesse quand je reviens à mon point de départ. On regarde le problème de chaîne. De toute façon, ce vélo n’est pas le mien. Le mien est tout emballé dans son plastique bulle. Je rédige mon chèque et on le charge dans la voiture.


Je l’ai immédiatement équipé d’un panier avant et d’un écarteur de danger.
Après avoir consulté sur le net de nombreux forums de cyclistes en ville, ce petit investissement de 7,5€ se révèle un vrai trésor. C’est simple, quand je roule avec, les automobilistes s’écartent réellement pour me dépasser. Quand je l’oublie, s’ils pouvaient me rouler dessus, ils le feraient. Comme quoi, un bout de plastique orange d’une trentaine de centimètres peut tout changer…Il ne me reste plus qu’à trouver un casque qui ne soit pas trop bariolé et d’une forme acceptable.

Ce sera l’objet d’un prochain voyage, à vélo, chez le marchand d’accessoires.

mercredi 4 juin 2008

Comment le problème se pose

L’équation à résoudre : aller de l’avenue de Nantes à la Pépinière tous les matins et en revenir tous les soirs en dépensant le moins d’énergie possible et dans un temps raisonnable.

Première hypothèse : les transports en commun. Ex-parisienne, je suis une utilisatrice convaincue du bus. Mais il faut bien admettre que mon équation poitevine ne trouve pas sa solution avec Vitalis. Pour mon trajet, je dois emprunter deux bus : le 7 ou le 11 combiné au 2. Synchroniser les deux trajets est un sport en soi ! Surtout quand, comme moi, on quitte le travail aux environs de 19h30. J’ai essayé, je le jure, et çà n’est définitivement pas satisfaisant : j’en ai eu assez de mettre une heure pour parcourir 3km en transport en commun. Ceci dit, ça reste un pis-aller.

Deuxième hypothèse : le co-voiturage. Compte tenu du nombre de mes collègues qui passent chaque matin par l’avenue de Nantes pour aller au travail, il devrait y avoir un gisement de trajets. L’efficacité n’est pas prouvée là non plus. Comme je ne travaille ni à heures fixes, ni à jours fixes, gérer le planning du co-voiturage est un vrai casse-tête. Et pour tout dire, çà n’est pas encore rentré dans les mœurs.

Troisième hypothèse : le vélo. Et pour tout dire, j’ai renoncé à mon premier trajet. J’attendais que les vélos à assistance électrique se démocratisent. On y est.

mardi 3 juin 2008

là où tout commence

Et voilà ! Le prix du pétrole augmente, le climat général "écolo-écono" m'a convaincue : je vais au travail à vélo. J'en vois déjà parmi vous qui grimacent. Car qui connait Poitiers sait qu'à moins de travailler et habiter sur la même rive du canyon, une telle décision promet sueur et douleurs. Commencer sa journée de boulot par une douche et un changement intégral de vêtements, ya plus cool. C'est décidé, je me mets au vélo électrique. Ce blog est le journal de ma vie avec mon nouveau compagnon. J'espère qu'il s'enrichira des expériences des uns et des autres sur ce sujet.