lundi 21 juillet 2008

Les automobilistes


Il me semble que l’été est une bonne période pour parler des sujets qui fâchent : l’ambiance est plus décontractée. Sachant que nous sommes tous multimodaux, entendez nous nous déplaçons tous alternativement avec plusieurs moyens de transport, nous sommes tous à un moment ou un autre la caricature que nous dénonçons. Je vais donc essayer de décrire la relation cycliste-automobiliste sans forcer le trait.

Un premier point : d’une façon générale, les poitevins sont agréables et courtois au volant. Pas forcément très prompts à la décision, mais c’est la contrepartie à cette douceur pictave. Cependant, il faut bien reconnaître qu’il y a quelques « cas ». Les plus dangereux au volant pour la cycliste que je suis devenue, sont –sans ordre hiérarchique- les vieux, les parisiens, et les brûleurs de feux rouges, qui sont dangereux pour tout le monde, eux.

Dans la catégorie des vieux, je place toutes les personnes qui ne regardent pas dans leurs rétros, qui n’écoutent pas le monde qui les entoure, et qui ont un angle de vision aussi rétréci qu’un pull lavé à 60°. Ce sont des personnes qui ont une perception atrophiée du flux de circulation et qui vont vous couper la route parce qu’entre le moment où vous traversez le carrefour et le moment où ils vous perçoivent, il y a un laps de temps plutôt long.
Comme vous le constatez, être vieux n’est finalement pas une question d’âge.


Les parisiens sont ceux dont les plaques d’immatriculation terminent par 75, 77, 78, 91, 92, 93, 95. Cependant, on peut toujours craindre un francilien dissimulé dans une voiture immatriculée en 86 ! Ceux-là estiment que le vélo est un nuisible, ralentisseur de circulation, malgré le faible encombrement sur la voie qui permet de le coller contre le trottoir pour être sûr de l’immobiliser.
Ce sont les mêmes qui vous coupent la route par la droite parce que vous attaquez une côte.
Et enfin, mais c’est une généralité : les brûleurs de feux rouges. La surprise qu’occasionne mon vélo électrique pour les tenants de cette catégorie, est sa vitesse au démarrage. D’accord ce n’est pas une Ferrari ou un avion à réaction, mais c’est tout de même plus rapide qu’un vélo à propulsion exclusivement humaine. Et aux carrefours, les pressés qui passent au feu rouge sont tout surpris de me trouver sur leur trajectoire plus tôt qu’ils ne le pensaient. Pourtant, sachant cela je prends mon temps après le passage au feu vert !

Bilan : quand vous êtes automobilistes, rappelez-vous mes frères du piéton ou du cycliste que vous fûtes quelques temps auparavant !

mardi 1 juillet 2008

Les jardins de Bux
un peu de poesie dans un monde de brutes

L'avantage quand on se déplace lentement, car je n'ai pas la volonté d'aller vite mais seulement d'aller, c'est que l'on profite du paysage, et aussi des odeurs.
Me voici donc maintenant avec une batterie éduquée, le soleil brille,
la température est douce : le trajet s’annonce pour le mieux.
Je ne vous ai pas raconté comment, après avoir scruté le plan de la ville, j'ai finalement déniché un itinéraire en or ! C'est une petite rue qui grimpe en partant de la Vincenderie, et se faufile entre des murs fleuris. Une ruelle où les voitures n'existent presque pas et qui se termine sur une piste cyclable. Un bonheur !
Et le matin, avant que la chaleur n'ait tout écrasé, les rosiers embaument. Les chats se prélassent au milieu de la rue. Bien sûr, çà et là un chien jappe sur mon passage presque silencieux. Même pas peur ! Plus loin, je bifurque dans vers le quartier des castors. Je longe des pavillons bien propres qui s'enroulent autour d'une place ombragée et fleurie. Les clôtures sont basses et les jardins s'offrent au regard.

Le mardi, c'est le jour du marché à Bux et les dames se retrouvent sur le chemin, papotent, tout en tirant leur panier à roulette. Plus loin, une autre lessive sa barrière. Ici comme ailleurs, le pvc fleurit autour des maison, dommage...Et maintenant, nous voilà à la saison des tilleuls. Le parfum est délicat le matin, entêtant le soir. Je pédale en souplesse, le sourire au lèvres. Un instant de petit bonheur simple avant les tracas du boulot.



A mes copines qui me disent ne pas vouloir faire de sport comme moi, je réponds : non seulement maintenant que je suis en harmonie avec la batterie je ne fais plus d'effort et mon vélo file avec un petit sifflement caractéristique du moteur électrique, mais en plus je profite de quelques instants sans souci. Y a pire, non ?
Bilan : le vélo électrique, çà rend poète.