J’ai bien lu le mode d’emploi : ma batterie lithium demande à être "éduquée". Avant de produire ses meilleures performances, elle doit subir plusieurs cycles de charge-décharge complète. Entendez : vous devez attendre qu’elle soit complètement vide avant de la recharger. Et qui dit complètement vide, dit plus de moteur, hum, hum.
Et voilà comment on s’y prend.
C’est ainsi, l’esprit un peu sombre, sous un ciel pas vraiment plus clair même si la pluie n’est pas annoncée, que je m’élance dans la circulation matinale. RAS jusqu’au pont Le Nain. Je ne suis pas fière du tout à l’approche de l’avenue de l’Europe. Feu vert.
Allez, j’y vais ! Je pousse sur les pédales. Bien sur l’indicateur est sur « empty », mais je suis engagée, je continue. Advienne que pourra…Et pourra pas beaucoup…à mi-pente, alors que rugissent dans mon dos les tigres sous les moteurs carrossés, le voyant s’éteint : çà y est je suis à sec. Et, pour le coup, les 28kg du vélo, +moi se sentent très fort dans les mollets ! Je ne m’obstine pas longtemps. J’ai fait le choix d’un mode de transport, pas d’une discipline sportive. Je monte sur le trottoir et je pousse à pied. C’est sûr, ce matin je serai en retard au travail. Je ne remonte sur mon bicycle qu’après le faux plat de la résidence Mozart. Je suis juste rouge brique, dégoulinant de sueur. Comme je ne suis pas une « vraie »fille, je n’ai pas l’annexe de ma salle de bain dans mon bureau. Et encore moins une garde-robe de rechange. Çà va être une matinée d’enfer ! A ma pause déjeuner, je me précipite au magasin pour acheter un déo, c’est le minimum vital.
Mes collègues arborent un sourire légèrement moqueur. Cela fait un petit moment que je leur vante les avantages du vélo électrique et mon passage à l’acte !
Bilan : le vélo à assistance électrique sans assistance électrique, c’est possible, mais faut aimer suer !